Eleanor et Park
de
Rainbow Rowell
“Il n’essayait plus de la faire revenir. Elle revenait seulement quand elle en avait envie, dans des rêves, des mensonges et des déjà-vus délabrés. »
1986, Eleanor est une nouvelle arrivée dans le lycée. Et comme toute nouvelle, elle a du mal à trouver sa place. D’autant plus qu’elle se démarque par son physique et son habillement.
Dans le bus scolaire, elle se voit contrainte de s’asseoir à coté de Park.
«La nouvelle a pris une grande inspiration et elle s’est avancée dans l’allée. Personne ne la regardait. Park essayait de l’ignorer aussi, mais c’était un peu comme ignorer un train qui déraille ou une éclipse.
La fille avait vraiment la tête de celle à qui ce genre de situation arrivait souvent. »
Au début, Eleanor et Park ne se parlent jamais.
Puis, Eleanor se met à lire les comics de Park.
Très vite, ce trajet quotidien, ils l’attendent tous deux avec impatience.
Très vite, leurs langues se délient.
Très vite, ils échangent non seulement autour des Watchmen, mais de la musique qu’ils affectionnent.
Et de ces échanges, nait une belle relation…
Mais Eleanor évolue dans un contexte familial très compliqué.
Trop compliqué sans doute pour vivre une idylle.
Cela faisait longtemps que j’avais entendu parler de ce roman sur la blogosphère et j’avais hâte de m’y plonger.
Une fois entamé, je suis immédiatement tombée sous le charme.
Parce qu’Eleanor et Park sont deux héros marquants, aux antipodes de ceux qu’on croise plus traditionnellement dans la littérature pour adolescents
Parce que j’ai été surprise par les péripéties de l’intrigue
Parce que cette œuvre comporte de magnifiques scènes de désir naissant
Parce que cet ouvrage rappelle tout ce qu’on peut éprouver lors d’un premier amour, de la peur aux papillons dans le ventre
Parce qu’au détour de chaque page, on n’est jamais à l’abri de découvrir une pépite tant stylistique qu’émotionnelle
«Tenir la main d Eleanor, c’était comme tenir un papillon. Ou un battement de cœur. C’était tenir une chose pleine, et pleinement vivante.
Dès qu’il l’a touchée, il s’est demandé comment il avait tenu aussi longtemps sans le faire. Il caressait sa paume avec son pouce pour remonter vers la naissance de ses doigts, et il était conscient de chacune de ses respirations »
Parce que j’ai souvent eu le sourire aux lèvres
Parce que j’ai pleuré
Parce que j’ai pris mon temps pour finir ce roman afin de mieux en savourer la poésie
Parce que les Watchmen et les Smiths…
Bref, vous l’aurez compris : Eleanor et Park constitue un coup de cœur. Et je crois que me souviendrais longtemps de ces deux protagonistes.
Pocket Jeunesse, 2014, 384 pages